Roman ludique
The Unholy Society
The Unholy Society
Fiche d'identité
Date de parution : 25 février 2020
Développeur : Cat-astrophe Games (Paweł Wojciechowicz et Michalis Kamburelis)
Producteur : Cat-astrophe Games
Franchise : Aucune
Nationalité : Pologne 🇵🇱
Langue : Audio, interface et sous-titres > anglais
Prix : 9,99 €
Taille : 1 378 Mo
Durée de vie : 2 heures
Synopsis
Vous êtes Bonaventura "Bon" Horowitz, un prêtre exorciste catholique irrévérencieux qui prend du bon temps à Hawaii mais qui doit rapidement rentrer sur le continent pour présider la cérémonie de mariage de sa sœur alors qu'il ne lui a pas parlé depuis des années et dont il ne connait même pas le fiancé.
Attention : seul l'acte 1 du jeu est disponible, d'où la durée de jeu très limitée. L'acte 2 n'est pas encore annoncé sur Steam et le site du studio de développement le mentionne à peine.
Analyse
Ludicité
Il est difficile de parler ici de ludicité tant elle est limitée : le jeu se contente d'être un roman ludique ultra linéaire, presqu'aucun choix de dialogue n'a d'impact sur le scénario et il n'y a même pas d'exploration puisque chaque élément interactif est mis en évidence par un gros rond blanc.
Les seules phases où l'expérience de jeu varie légèrement c'est lors des combats contre les démons (j'imagine que dans la tête des développeurs il s'agit d'exorcismes) mais là encore aucune mécanique innovante : il faut utiliser un artefact pour trouver des symboles cachés sur un écran fixe et les valider dans un certain ordre afin de lancer une attaque.
Les trophées sont assez faciles à débloquer puisqu'il n'y a rien de caché. Un des seuls véritables choix de dialogues du jeu vous amène à tuer ou à épargner un des démons : chaque dénouement ayant son propre trophée associé, il faudra jouer ce passage deux fois pour obtenir le 100%. Je vous conseille donc de sauvegarder avant de parler à l'oncle Jesse plutôt que de recommencer le jeu uniquement pour cela.
Direction artistique
La direction artistique est belle, c'est le seul point positif du jeu. Le choix d'un aspect "Comics des années 90" avec une palette de couleur au violet prépondérant installe très bien l'ambiance un peu glauque nécessaire au genre, c'est ce qui m'avait attiré au premier abord dans ce jeu. Les musiques sont, elles aussi, de qualité.
Là où le jeu pêche fortement c'est au niveau de la cohérence de son univers et de ses personnages : le protagoniste principal est un prêtre dévoyé, alcoolique, libidineux, grossier, méprisant, odieux ... On a l'impression que les développeurs ont souhaité le rendre le plus abject possible. Et ça aurait pu coller avec un prêtre mal dans sa peau, tourmenté par le doute, voire défroqué ... Mais non, il pète la forme, il fait la fête avec certains démons, appelle le pape sur son smartphone pour prendre directement ses ordres auprès du grand patron (le pape est présenté plus comme un parrain de la mafia qui passe son temps à jouer au golf que comme un directeur de conscience). Bref, on ne comprends pas qu'il soit à la fois en rebellion contre l'Eglise et aux ordres du pape, à la fois camarade de beuverie des démons et exorciste talentueux. Il va même jusqu'à se confesser à un moment mais pour le seul péché dont il n'est pas responsable puisqu'il a été drogué ...
Les autres personnages sont du même acabit, tous méprisants et haineux : le meilleur ami (prêtre trouillard malgré sa carrure imposante et ex de la soeur de notre anti-héros), l'oncle et la tante (purs exemples de beauferie bien crasse), la sœur (dont la relation avec son frère est totalement incompréhensible), les autres habitants de la ville (qui détestent tous plus ou moins le protagoniste pour d'obscures raisons qui ne seront jamais explicitées).
J'ignore si des incohérences sont dues à une méconnaissance des développeurs, qui auraient mal creusé leur sujet, se contentant de cumuler les clichés de film d'horreur sur les exorcistes et de les mélanger à un concept flou d'anti-héros de Comics à la Hancock ou Deadpool, ou si c'est la haine du religieux et de la chose sacrée qui dirige leurs choix scénaristiques mais le résultat est bancal et malmène la suspension de l'incrédulité.
Un des développeurs explique que le nom du studio vient de leur amour des chats : ne cherchez plus, nous avons affaire à de dangereux satanistes adorateurs du démon !
Public
Le jeu est classé PEGI 16+, ESRB M et USK 12, probablement par les développeur eux mêmes car le classement n'a été confirmé par aucun des organismes de certification (respectivement européen, américain et allemand).
Le jeu présente de nombreuses scènes pouvant ne pas convenir à un public sensible : consommation de tabac et d'alcool, culte satanique, violences verbales, images d'horreur, meurtre.
Le jeu étant d'un intérêt médiocre, je ne le conseille néanmoins à personne, toute catégorie d'âge confondues.