Le Sanglier des Yvelines

Le Sanglier des Yvelines

Nubarron: The adventure of an unlucky gnome.

Titre

Nubarron: The adventure of an unlucky gnome

 

Fiche d'identité

Date de parution : 30 janvier 2020

Développeur : Nastycloud

Éditeur : Hidden People Club

Nationalité : Argentine 🇦🇷

Langue : Textes et menu en Espagnol et Anglais

Prix : 8,19 €

Taille : 3,52 Go

Durée de vie : quelques heures

 

Synopsis

Vous êtes un gnome nommé Gnome et vous avez perdu votre chapeau porte-bonheur. Vous vous réveillez donc démuni au beau milieu de la forêt paisible du Ciel d'un bleu intense. Enfin ça, c'est le nom de la forêt ... Parce qu'en termes de ciel bleu, vous ne le voyez plus du tout : un nuage orageux ("nubarrón" en espagnol) vous suit partout où vous allez depuis votre réveil.

 

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Outch, ma tête ... J'ai encore dû abuser hier soir ... Attendez ... Où est mon chapeau ?

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Quel drôle de nuage ... Il avance drôlement vite ... Et contre le vent !

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Dans le doute, je vais aller demander de l'aide au vieux sage hibou.

 

Le vieil hibou essaye de regarder dans son grimoire du savoir universel appelé le Nubarron (oui, c'est source de confusion) s'il n'y a pas un chapitre qui traite des malédictions météorologiques mais ça vexe le nuage qui foudroit le livre et envoie les pages aux quatre vents.

Analyse

A titre liminaire, précisons que leur campagne Kickstarter de 2014 ayant échoué, le studio de développement a dû faire plusieurs travaux alimentaires avant de pouvoir publier son jeu. Même avec une sortie en 2020, le jeu semble inachevé. Le concept était prometteur mais le résultat est décevant.

 

Liste des points qui m'ont donné l'impression de jouer à une alpha :

  • L'histoire n'a ni queue ni tête : les scènes post-crédits contredisent celles du début du jeu.
  • Le bestiaire est sous exploité : il n'y a que deux ennemis majeurs, certains ennemis mineurs n'ont qu'une seule occurrence, certains n'ont même droit qu'à une brève description dans le grimoire.
  • Le développement personnel du protagoniste ne fait aucun sens :
    • On passe d'un bonhomme jovial qui est l'ami de tous à un vieux schnock aigri qui va jusqu'à causer la destruction de la forêt et la mort de nombreux membres du petit peuple puis finalement à un héros qui veut sauver le monde du chaos qu'il a lui-même créé. Sans qu'à aucun moment on ne ressente de l'empathie pour lui.
    • Au cours de l'aventure, il se rend compte qu'il déteste son chapeau porte-bonheur car il le rendait malheureux mais il continue quand même de le chercher.
    • Plus l'histoire avance et il se persuade que le nuage est son ami et qu'il le maîtrise de plus en plus alors que les mécaniques de jeu indiquent clairement l'inverse.
  • Il n'y a pas de trophées sur la version PC (alors qu'ils existent sur XBox).
  • Énormément de contenu présenté lors de la campagne Kickstarter n'est pas présent dans la version finale du jeu.
  • Il n'est pas possible de revenir en arrière pour récupérer les pages manquantes du Nubarron.

 

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Mensonges et carabistouilles ! Il m'en manquait quatre !

 

Le studio revendique l'ambition de développer des jeux sensibilisant aux problématiques du changement climatique et de l'exploitation animale mais c'est tout le contraire dans ce jeu. On met le feu à la forêt entière et on passe notre temps à tuer les créatures qui y habitent, parfois de manière purement gratuite.

 

Ludicité

La première moitié du jeu est agréable. Les mécaniques sont originales et offrent pas mal de défis avec une gradation de la difficulté tout à fait correcte. C'est souvent l'état du nuage qui nous indique les mécaniques de jeu disponibles.

 

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Nuage orange : il nous aide activement si on lui demande.

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Nuage noir : il accepte encore de nous aider mais nous foudroit aussi aléatoirement, pour se défouler j'imagine.

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Nuage violet : il passe en mode berserk et cherche à nous tuer.

 

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Le nuage peut nous ressusciter. Sans doute pour se faire pardonner de nous tuer le reste du temps ?

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Il est possible de charger le nuage en eau afin de le faire pleuvoir. Bien fait pour lui !

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L'arc-en-ciel indique qu'on a trop joué avec les crapeaux hallucinogènes.

 

La seconde moitié du jeu en revanche est un cauchemar. Presque plus de nouvelles mécaniques, un nuage qui essaie constamment de nous tuer, des pics de difficultés non justifiés. 0% amusement, 100% frustration.

 

Direction artistique

Musicalement, c'est le minimum syndical. Rien qui n'accroche l'oreille.

 

Là où le jeu tire son épingle de lui-même, c'est sur l'aspect graphique. Les tableaux renvoient l'image d'un monde enchanteur. On aurait envie d'en voir plus.

 

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Une référence évidente à The Legend of Zelda: Majora's Mask

 

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Le premier ennemi majeur : une nymphe.

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Et le second et dernier : un autre gnome.

 

Public

Je n'aime pas tirer sur l'ambulance mais le jeu n'est vraiment pas fini, je ne peux donc pas le conseiller à mes lecteurs. De plus le pic de frustration en fin de jeu et les valeurs bafouées ont achevé de me refroidir alors que je mettais beaucoup d'espoir dans ce jeu. Si je devais résumer le jeu en un mot, ce serait "Dommage".

 



07/03/2021
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