Sokpop - Saison 5
Sokpop, c'est un collectif néérlandais qui crée deux jeux par mois depuis 2017. Le temps de développement de chaque opus est limité à deux semaines. C'est une contrainte qui exige une grande créativité mais qui implique également une finition parfois decevante. Sokpop c'est donc un mix du meilleur et du pire (avec beaucoup de pire quand même).
Nous allons nous intéresser ici à la cinquième saison (chaque saison est composée de 8 jeux).
Fiche d'identité commune à chaque jeu de la Saison 5
Développeur : Sokpop Collective
Producteur : Sokpop Collective
Franchise : Sokpop
Nationalité : Néerlandaise 🇳🇱
Langue : Anglais (Interface)
Prix : 2,99 € par jeu (-25% sur le total si la saison est achetée en entier)
Bandapes
Fiche d'identité
Date de parution : 3 avril 2019
Taille : 21 Mo
Durée de vie : 2 heures
Analyse
Bandapes est un jeu rythmique où vous donnez des instructions de combat à trois singes grâce à des instruments de percussion colorés à frapper en cadence. Chaque singe obéit à trois combos qui lui sont propres : un pour l'attaque, un pour la défense et un pour un coup spécial qui dépend de l'espèce du singe. À chaque fin de duel, vous obtenez un nouveau singe avec son lot de combos aléatoires, vous permettant de panacher votre équipe avec des capacités différentes. Lorsqu'un singe monte de niveau, il peut porter un chapeau, améliorer une de ses caractéristiques et/ou ajouter une note optionnelle à un de ses combos, augmentant son effet.
Le jeu montre très vite ses limites. J'ai un peu tâtonné au départ, étant peu friand des jeux de rythme et ne trouvant pas une équipe avec une bonne synergie. J'ai fini le jeu avec trois singes de l'espèce la plus faible du jeu mais qui possédaient tous un combo d'attaque commun, très simple à réaliser (une seule et unique touche à enchaîner deux ou trois fois).
Point négatif : le jeu plante très souvent (une dizaine de fois pour ma part).
sok-stories
Fiche d'identité
Date de parution : 9 avril 2019
Taille : 4 Mo
Durée de vie : Potentiellement infinie
Analyse
sok-stories n'est pas à exactement parler un jeu vidéo. C'est un logiciel permettant de créer et de partager des jeux vidéos avec des mécaniques très très limitées.
Dans un premier temps, il faut créer des farfadets ("sprites" en anglais) avec un outil digne du Paint des premières versions de Windows. Trois outils : un crayon pour les traits de contour noirs, un pinceau pour appliquer une dizaine de couleurs et une gomme pour tout effacer.
Il faut ensuite disposer ces farfadets sur un champ et définir des règles pour les interactions entre les différents éléments.
Si vous voulez tester mon mini-jeu, vous pouvez le faire sans rien payer et sans rien télécharger en cliquant ici. PAF, ça y est, je suis un développeur vidéoludique ! Wouhou ! Si les mécaniques sont accessibles dès le plus jeune âge, l'ergonomie n'en fait pas non plus un outil que je conseillerait pour les enfants.
Si vous n'êtes pas du genre créatif, vous pouvez aussi parcourir les différents jeux créés par la communauté. Certains sont très bien pensés (tout est relatif, disons que certains arrivent mieux que d'autres à tirer parti des fortes contraintes imposées par l'outil). J'ai même vu un mini-jeu développé par un mec d'Ubisoft.
passenger seat
Fiche d'identité
Date de parution : 19 avril 2019
Taille : 143 Mo
Durée de vie : 30 minutes
Analyse
passenger seat est un jeu de labyrinthe. Vous êtes le passager d'une automobile et vous devez guider la conductrice, Rachel, jusqu'à sa maison, en pleine nuit et sur les routes désertes de ce qui est sans doute l'ouest américain.
Votre rôle consiste simplement à trouver les quatre morceaux de la carte puis à indiquer le chemin à suivre à chaque carrefour rencontré. Vous avez aussi la possibilité d'allumer les lampadaires et autres sources de lumière qui parsèment votre chemin mais cela est parfaitement inutile et facultatif.
À partir d'un moment, vous aurez l'opportunité d'allumer la radio pour égayer un peu votre voyage.
Vous pouvez soit jouer le jeu et essayer de vous repérer sur la carte en fonction des choix d'embranchements faits et de votre environnement (présence de cactus ou de tombes par exemple) mais le plus simple reste de choisir gauche ou droite et de s'y tenir jusqu'à arriver à bon port. Personnellement, je choisis toujours la gauche car c'est le "côté du cœur". Il y a des cas où cela vous fait boucler à l'infini mais il est alors aisé de repérer sur la carte les configurations correspondantes.
Bon d'accord, ce jeu est très con. Mais qu'attendiez-vous de plus d'un simulateur de passager ?
Wamu Wamu 2
Fiche d'identité
Date de parution : 11 mai 2019
Taille : 102 Mo
Durée de vie : 10 minutes
Analyse
Selon le développeur, Wamu Wamu 2 est la suite d'un premier opus mais je n'ai trouvé aucune trace de celui-ci. Le jeu se finit en dix minutes ultra répétitives où la seule difficulté est de trouver les contrôles au clavier. Afin de vous éviter une frustration inutile, le jeu se joue au clavier, en QWERTY et voici les contrôles :
- WASD : Se déplacer
- Z : Sauter
- X : Utiliser un outil
- C : Changer d'outil (filet à papillons, ciseaux, aspirateur)
Le jeu consiste à entrer dans des fruits pour les nettoyer des divers parasites qui les infectent (mouches, champignons, vers) afin qu'un jeune garçon puisse nous acheter les fruits et les manger (ça ne me semble pas très moral ... et que fait la répression des fraudes ?).
Pear Quest
Fiche d'identité
Date de parution : 19 mai 2019
Taille : 23 Mo
Durée de vie : 2 heures
Analyse
Pear Quest est sans doute le plus petit jeu d'aventure et le plus petit monde ouvert de l'histoire du jeu vidéo. Petit par sa durée de vie et par l'espace disque qu'il prend, il l'est surtout par ses graphismes. Comme un écho inversé de Breath of the Wild, le jeu tient tout entier sur un écran. Et encore, il faut régler le zoom sur x2 si on veut y voir quelque chose.
Voilà, vous avez vu tout le jeu. Tout est condensé sur cette petite île pixellisée.
Tout a été pensé pour être le plus minimaliste possible. Par exemple, l'œil de la police d'écriture est de trois pixels, auxquels il faut rajouter un pixel pour les hampes, c'est le minimum possible, on arrive aux confins du lisible. Le choix d'un Noir & Blanc ultra contrasté finit de nous exploser la rétine, heureusement que l'aventure est courte ! Le développeur conseille même d'utiliser la fonction loupe de Windows et de diminuer la luminosité de l'écran.
Les personnages font quinze pixels de haut. Les maisons, les arbres, la rivière : tout est à l'échelle de Lilliput. Seule une poire géante dénote dans ce panorama microscopique : c'est notre objectif. Il nous faudra parcourir minutieusement ce monde et résoudre ses énigmes avant d'atteindre le fruit géant.
The Hour of the Rat
Fiche d'identité
Date de parution : 5 juin 2019
Taille : 8 Mo
Durée de vie : quelques heures
Analyse
Dans la Chine d’autrefois, les journées étaient divisées en douze périodes. Chacune de ces périodes était associée à l’un des douze animaux du zodiaque chinois. L'heure du rat (The Hour of the Rat) correspond au milieu de la nuit, le moment parfait pour un assassinat.
Car c'est d'assassinat qu'il s'agit. Plus précisément, celui de l'Empereur. Pour cela, nous disposons d'une équipe de trois assassins, plus un mystérieux allié.
- Murasaki (assassin violet) : commence avec une épée mais ne peut pas ramasser d'autres armes.
- Midori (assassin vert) : commence avec cinq étoiles de lancer (non récupérables).
- Massao (assassin bleu) : commence les mains vides mais peut porter deux parchemins de sort.
- Shiro (assassin blanc) : commence avec des bombes fumigènes et se déplace un peu plus vite.
Face à nous, toute la cour impériale : des lanceurs de couteaux, des guerriers grenouilles, des concubines, des épéistes furtifs. Et surtout un temps limité : nous devons éliminer l'empereur avant qu'il ne se retire.
Ce jeu présente un niveau de difficulté très supérieur aux autres jeux de la saison 5. Le trophée le plus facile consiste à finir le jeu, ce qui m'a déjà demandé plusieurs essais. Comme je déteste ce genre de jeux, je ne m'y suis pas attardé plus que cela. Peut-être y reviendrais-je un jour.
Dans les points négatifs : le jeu semble entretenir la confusion entre la Chine et le Japon. Les deux cultures médiévales sont mélangées ce qui est un peu dommage d'un point de vue historique.
rook
Fiche d'identité
Date de parution : 20 juin 2019
Taille : 107 Mo
Durée de vie : 10 minutes pour faire le nid, l'éternité pour buter ce ☠🀁✷𓅨🀀 de piaf !
Analyse
rook ("freux" en français, corvus frugilegus en latin) est un simulateur de corbeau. C'est un petit jeu très simple et somme toute très agréable où il faut survivre face au danger et construire son nid.
Un des trophées du jeu demande d'attaquer un autre oiseau. Un des pigeons qui passent aléatoirement. C'est le seul point frustrant du jeu car c'est très difficile (en gros c'est comme essayer d'atterrir sur son dos en plein vol, ça ne fonctionne pas s'il est perché) et complètement beugué.
Pilfer
Fiche d'identité
Date de parution : 3 juillet 2019
Taille : 95 Mo
Durée de vie : 1 ou 2 heures
Analyse
Pilfer ("Chapardeur" en français) est un jeu de simulation de cambriolage dans un petit village médiéval. Le jeu ne présente pas vraiment de difficulté, il suffit de connaitre les routines de chaque habitant pour savoir quand pénétrer dans son domicile et le piller sans vergogne.
Pour crocheter une serrure, il suffit d'amener le curseur de la gauche vers la droite, sans toucher les bords (ce qui réinitialiserait le crochetage).
Le but est de collecter le maximum d'argent et d'objets de valeur pour les entasser dans votre cachette afin de devenir la seule personne riche du village mais sans que personne ne le sache parce que ça vous trahirait tout de suite hahaha ... hm ... attendez ... qui est responsable du script ?
Si les mécaniques de jeu sont un peu bancales (notamment la zone de détection des villageois), voire parfois complètement beuguées (comme quand certains personnages dorment debout, nous laissant croire qu'ils sont éveillés), le jeu est néanmoins plaisant à jouer car relativement court.
Graphiquement par contre, on est très loin de son grand frère "Thief : the Dark Project", pourtant sorti en 1998. La 3D ultra pixellisée donne un rendu sale auquel on peine à trouver le charme des jeux rétro.
Bon je suis méchant avec ce jeu mais j'ai quand même passé plusieurs heures à en rédiger le guide Steam et j'ai presque fait un 100%. Notez d'ailleurs que si un garde vous prend en flagrant délit, c'est la mort immédiate. On ne s'embarrasse pas avec des détails judiciaires superflus dans ce village.
Conclusion
Pear Quest est le jeu qui m'a fait découvrir Sokpop dans ma liste des découvertes Steam. Intrigué par le concept, j'ai pris la saison entière. Si les réalisations sont de qualité inégale, on trouve quand même quelques pépites que je recommande. :- Pear Quest est un chef-d'œuvre de minimalisme, il m'avait tapé dans l'œil au premier abord et m'a tapé dans l'œil au sens propre quand j'y ai joué. Ce jeu questionne les limites du jeu vidéo en tant qu'art et c'est ça que je recherche.
- sok-stories est très gratifiant, je suis très content d'avoir créé quelque chose, même si c'est limité.
- rook et Pilfer nous offrent chacun un moment de détente (ex-aequo).
- the Hour of the Rat est très exigeant, il serait sans doute mieux classé si je n'avais pas une sainte horreur des jeux de plateformes / "tuez-les-tous" chronométrés.